dimanche 1 avril 2018

Le livre de la jungle



1967

Titre original : The jungle book

Titre francophone: Le livre de la jungle

Cinéaste: Wolfgang Reitherman

Notice SC
Notice Imdb

Vu en dvd

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Ce doit être un des premiers films que je suis allé voir tout petit en salle. Je l’ai découvert avec ma grand-mère lors de sa ressortie en 1979. J’avais 7 ans et je me rappelle l’émotion qu’il avait suscité en moi.

Je la retrouve en partie, plus de 35 ans plus tard : cette chaleur humaine qui se dégage de ces animaux est encore aujourd’hui troublante. La magie Disney de cette époque est remarquable. L’écriture à la fois enjouée et tendre réserve parfois quelques moments de tension bien agréables. Le film garde un caractère bien vivant, remuant et qui prend facilement les bambins aux tripes. L’émotion est finalement réservée à la relation paternelle entre Baloo et Mowgli.

A l’époque, alors que l’on était habitué à un dessin animé télévisuel assez saccadé, la pureté des mouvements de Mowgli ou de Bagheera déambulant dans la jungle était fascinante. Aujourd’hui peut-être que la superposition des dessins peut apparaître comme archaïque pour ceux qui n’ont pas connu le dessin animé de l’avant-numérique? Quant à moi, j’ai trouvé dans cet “archaïsme” un charme fou. Sans doute que j’admire le geste de l’artiste-artisan, dessinant à la main chaque image. Alors que de nos jours, même si le dessin originel vient de la main de l’homme, sa mise en mouvements, sa texturisation, son volume, ses ombres et lumières sont créés par un logiciel et d’une certaine façon le rapport au travail de l’artiste s’en trouve un peu dévalorisé à l’oeil du profane (que je suis, je ne peux que l’admettre). Peut-être que je suis trop injuste, à vouloir ainsi évaluer un savoir-faire de ceux qui oeuvrent aujourd’hui devant leur écran d’ordi alors que l’on sait tous d’instinct ce que cela nécessite de talent de dessiner avec un crayon sur une feuille de papier.

Quoiqu’il en soit de toutes ces élucubrations, je suis encore baba d’admiration pour le dessin particulier des films de Disney et notamment ceux qui portent la marque de Wolfgang Reitherman. Les bonus dvd sont instructifs et montrent bien combien cette oeuvre était déjà très collective. Pourtant, ce trait de Wolfgang Reitherman se retrouve de film en film. Il y a malgré tout un style qui se répète et qui donne une touche années 60/70 aux films de Disney de ces années-là, un style qui a bercé mes années de prime jeunesse et caresse maintenant mon oeil nostalgique.

Mais plus encore, c’est l’association des frères Sherman (Richard M. et Robert B.) à la musique qu’il faut saluer. La musique des frères Sherman est formidable de simplicité, d’entrain. Elle participe de la puissance émotionnelle du film. Le livre de la jungle est peut-être avec Les Aristochats le film de Disney dont les chansons sont les plus marquantes. Impossible de résister à ces jazz endiablés, ce swing entraînant qui emporte votre enthousiasme avec une facilité déconcertante. J’adore.

A noter que la version française est très bonne, très proche de la version originale (encore qu’il est difficile de détrôner le roi George Sanders en Sherkan). Les chansons comme les voix des personnages sont admirablement adaptées.

Un classique indémodable qui malgré son archaïsme technique ne vieillit pas d’une seconde, toujours percutant, rieur, jeune, palpitant, plein de fougue. J’adore, que je te dis!

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