vendredi 29 mai 2015

Bacchanales de l'opéra Garnier



1888

Titre: Projet de décor pour le foyer de la danse de l'Opéra Garnier

Peintre: Gustave Clarence Rodolphe Boulanger

Notice sur Gustave Boulanger


Cette œuvre, cette esquisse m'a marqué par la modernité du trait de l'artiste. Elle se trouve à l'opéra Garnier. Je ne sais plus trop où exactement, mais je crois que c'est aux portes du musée de l'opéra.

Quoiqu'il en soit, l'état d'inachèvement de la fresque oblige l'œil à un effort d'imagination qui me chatouille d'aise. De plus, cela permet d'avoir une vue... comment dirais-je ? technique du travail de Boulanger. Quand je l'ai vu, j'ai été subjugué par la masse, la hauteur de l'ouvrage. Je ne savais pas ce qu'il représentait, son histoire. Sa nature, ni son auteur. J'ai eu à ce propos bien du mal à en retrouver la trace sur le net.

Ce qui m'a ensuite étonné autant que ravi, c'est le style du dessin de Boulanger. Je ne sais trop dire vers quoi il m'emmène, mais peut-être que les visages de ses personnages évoquent pour moi le trait de Milo Manara. La générosité des corps, l'opulence, les poses mélodramatiques et provocantes me suggèrent même Serpieri. Vous avez noté que cette œuvre réveille en moi les piquants souvenirs de lectures érotiques adolescentes, la bédé italienne exacerbant les fantasmes masculins, violents, accentuant la féminité des personnages, plongeant dans un imaginaire tout aussi irréel que passionné. J'aime l'outrance du trait qui fait ressortir la ligne claire et, dans le même temps, le déchaînement des désirs, des caractères. Le dessin laisse apparaître le mouvement, les volumes, l'incarnation et la violence, une tempête de gestes et de cris. C'est assez bien rendu.

Une très bonne idée que d'avoir exposé cette œuvre préparatoire. Je n'ai pas vu le travail fini ; je ne sais même pas s'il existe, peu importe. Cette "presque" fresque avec ses traits simples, son blanc léger et plâtreux se suffit à elle-même selon moi.

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