lundi 22 octobre 2012

Pouic Pouic



1963

Cinéaste: Jean Girault
Comédiens: Louis de Funès - Mireille Darc - Philippe Nicaud - Christian Marin - Jacqueline Maillan

Notice Imdb



Vu en dvd


Heureux temps où la grande bourgeoise offrait une concession de pétrole à son mari avec l'argent de ce dernier! Quel drôle de truc que ce film quand on le voit de nos jours! Tiré d'une pièce de théâtre de Jean Girault et Jacques Vilfrid, le scénario parvient mal à camoufler l'origine boulevardière d'un film qui repose essentiellement sur la mécanique entre les personnages et donc sur le talent des comédiens à faire vivre un texte... disons simple, pour être gentil. En effet, comment ce film pourrait-il résister au temps s'il ne comptait dans ses rangs l'apport comique de Louis de Funès?

Certes, il abandonne à Jacqueline Maillan quelques simagrées joyeuses dont la comédienne a fait son fonds de comique tout le long de sa belle carrière. Mais ce qui au théâtre peut être réellement comique perd en dynamisme et en sel sous la caméra tranquille de Girault.

Certes encore, il faut admettre que la présence frondeuse de la jeune Mireille Darc 
constitue un atout charme incontournable. D'ailleurs la caméra ne se prive guère d'approcher au plus près les délicates courbes de la belle.

Certes enfin, le film est sans doute le point d'orgue de la carrière d'un acteur pas suffisamment connu, ici très à son aise dans un rôle de Cary Grant français. Philippe Nicaud 
a effectivement quelque chose du comédien britannique... vu de loin, ça peut le faire. On a abusé de cette image dandiesque du comédien, lui le premier, mais pour une fois, il faut avouer qu'elle se marie parfaitement dans ce film à son personnage : plein de répartie, la voix douce, séducteur, l’œil impertinent, le ton vif, etc. On remarquera également que la mécanique comique des dialogues ne devant souffrir d'aucun défaut est en grande partie maintenue à un très bon niveau grâce à cet acteur, très net, à la diction chronométrée.

Il est très bien, ils sont tous très bien, mais Louis de Funès, pas encore la star installée qu'il sera plus tard, aspire dans ce film toute l'attention, prenant déjà la majeure partie des responsabilités, dirait-on aujourd'hui. On pourrait peut-être souligner deux ou trois grimaces superflues, ici ou là, mais dans l'ensemble il parvient à distiller ce qu'il faut de vérité, pleine de vitalité à un personnage très caricatural, un patron pète-sec, comme il s'ingéniera à le perfectionner dans ses rôles futurs.

Comme le casting est plutôt court, j'aimerais avant d'en terminer avec cette revue d'effectif saluer le flegme de plus en plus las de Christian Marin 
qui tient là un de ses rôles les plus marquants dans sa filmographie. Maria-Rosa Rodriguez 
quant à elle, dans son rôle de Palma Diamantino ne fera pas d'ombre à la lumineuse Mireille Darc malgré tous ses efforts. De même on a connu Roger Dumas autrement plus saillant. Il investit un personnage un peu fat, le pauvre, difficile d'en donner plus dans ces conditions.

Ils sont donc trois ou quatre à faire de ce film une petite boule d'excitation gentillette, sans autre valeur que celle d'avoir fait rire une France disparue depuis belle lurette. Cela en devient un objet de curiosité propre à son époque, qui en dit long sur cet âge d'or de l'économie occidentale. Aujourd'hui, les plus vieux y voient des raisons de nostalgie, les plus jeunes un document d'histoire sur ces mentalités dépassées : quand on avait un majordome, qu'on faisait "la cour" aux demoiselles, qu'on prenait un drink en jouant au bridge, qu'on tirait au ball-trap avant le déjeuner et qu'on interdisait aux femmes l'accès à la corbeille de la bourse. 


Bon petit film, sans grande prétention, qui permet à Louis de Funès de passer un autre palier dans son ascension vers les sommets du box-office européen.

Reste du trombi:
Daniel Ceccaldi et Philippe Dumat :

Guy Tréjan:

Yves Barsacq:

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