dimanche 25 octobre 2009

L'impasse



1993

Titre original : Carlito's way
Titre francophone : L'impasse
alias : À la manière de Carlito

Cinéaste: Brian De Palma
Comédiens: Viggo Mortensen - Penelope Ann Miller - Al Pacino - Sean Penn

Notice Imdb

Vu en dvd



Vu en mars 2008 :
Je ne suis pas un fan de De Palma. Peut-être que je n'ai pas vu les très bons. C'est toujours en sceptique que je me penche sur sa filmographie, avec cette envie cachée de découvrir LE De Palma parfait, envie malmenée par cet indécrottable doute, cette défiance née de tant de désillusions, Le dahlia noir récemment.

Et puis celui-là n'a pas dérogé à la règle. Je me suis installé dans le canapé la mou presque inquiète devant le premier retournement de caméra dans le flash-back du début du film. Mais tout de même... c'est bien fait. La voix-off de Pacino, le rythme, les mots, les lumières, le cinémascope... quelque chose me titille. Le flash-back nous place d'emblée dans la catégorie du film noir. Début intéressant.

Et puis le film continue son bonhomme de chemin. Au fur et à mesure, mon intérêt se mue en enthousiasme... de plus en plus fiévreux.

La scène avec le cousin, dans le bouge rouge, où le jeune exalté parait tout de suite condamné... le minutage, les regards, l'utilisation de la musique, tous les éléments narratifs sont d'une maîtrise parfaite, c'est un numéro d'artiste, du haut vol, on atteint le grand cinéma, j'ai une érection. Cette première grande scène est plus que cela, elle est immense et dépasse tout. Un bijou.

Mais Carlito's way ne se délimitera pas à cela... on a une caméra savante, qui suit ses personnages avec un tempo admirable, laissant le spectateur dans le récit, lui donnant toutes les infos nécessaires à son bonheur. Pacino baigne parfaitement dans cet environnement là. Un poisson dans l'eau.

La bande son latino confère au film le sens du rythme que De Palma nous impose. Minuté, dansant, chaud, une danse de la mort. Les personnages sont perdus nous le savons déjà. Quel chemin fatal vont-ils suivre? C'est la seule chose qui nous intrigue et cela marche à plein tube, on est scotché. Le tic-tac maudit.

Le personnage de Carlito Brigante est d'une densité rare. Otage de son passé, otage de l'image qu'il renvoie à toute la société. Tout le monde rit de son projet de retraite. Qui croira que Carlito, le parrain veut vraiment louer des voitures aux Bahamas? Personne. Et c'est sa perte. Le poids du passé, l'héritage social. La marque de l’infamie le condamne. Et nous de suivre et attendre sa chute, ange maudit, ange déchu d'avance. En quête de rédemption, il n'en a plus le droit. Qui sait, ne l'a-t-il jamais eu?
Pacino offre pour ce rôle une composition superbe, magnifique, dense et d'une profondeur émouvante. Quel type! Quel acteur!

Et puis quelle photo, quelle lumière, quel travail pour éclairer les personnages. Entre bleus de nuit, rouges de sang et noirs de mort. Une image somptueuse. Tueuse.

Au final un film sans surprise. La course poursuite finale ne laisse pas de doute sur son dénouement. On attend Benny Blanco. Right on time, au rendez-vous, telle la grande faucheuse.

Et le spectateur que je suis, si heureux d'avoir vu mon De Palma. Un film néo noir de toute beauté, plastique et humaine. Avec tous les clichés du genre. Et un De Palma chronomètre en main... de maître. Enfin!

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