lundi 21 septembre 2009

Columbo : Mind over Mayhem


alias: "Columbo: Au-delà de la folie"
1974
Saison 3, épisode 6

Réalisateur: Alf Kjellin
Comédiens: Peter Falk - José Ferrer - Robert Walker Jr.



Un Columbo décevant à plus d'un titre avec un des dénouements les plus mauvais que j'ai eu à voir jusque là dans la série. D'ailleurs s'agit-il vraiment d'un dénouement à proprement parler? On est en droit de se poser la question. En éludant la résolution de l'affaire par démonstration de preuve, la scénario ne dénoue rien. C'est par la pression affective que Columbo oblige le meurtrier à avouer son crime et non par l'irréfutable logique. A vouloir innover à tout prix, les auteurs parfois perdent le fil de l'enquête et du bon sens. Faute de preuve, Columbo se contente d'accuser le fils pour que le père avoue. C'est indigne bon sang! De la basse manœuvre, en totale inadéquation avec la jugeote et les performances columbiennes. Quoiqu'il en soit, là où le fidèle spectateur attend le coup de massue du raisonnement advient une besogne infâme de pression psychologique primaire. Columbo aurait attaché son suspect et l'aurait tabassé à coup de bottin, c'eut été du pareil au même! S'il n'y avait que cette fin d'épisode désastreuse... malheureusement, il y a également José Ferrer dont les expressions restent terriblement limitées. Son jeu à l'économie frise... que dis-je, fait une permanente à la radinerie. A sa décharge, son personnage fait preuve d'un cynisme redoutable mais on aurait pu voir dans son geste assassin une marque d'amour paternel que l'on ne retrouve pas exprimée par ailleurs. Bref, José Ferrer n'a pas l'air très concerné. L'affrontement avec Columbo n'a même pas lieu.

C'est ailleurs que l'on prend du plaisir. Malheureusement, loin de l'essentiel. Quelque clins d'oeil amusants. Notamment le petit génie (Lee Montgomery) qui s'appelle Steve Spielberg dont la bouille rappelle également vaguement celle du cinéaste.

Et évidemment l'utilisation de Robby le Robot de Forbidden planet (Planète interdite) de Wilcox
est sans doute l'intérêt majeur pour le fanatique de ce grand film de science-fiction des années 50. Avec Leslie Nielsen (Attente s.01.e05 - Jeu d'identité s.05.e03), avec Anne Francis (Accident s.01.e.06 - Le spécialiste s.02.e.06) et maintenant avec Robby, les liens entre ce film et la série Columbo sont nombreux.

Au générique, le nom de Robert Walker m'a fait sourciller. Le grand comédien Robert Walker, époux malheureux de Jennifer Jones et personnage suprêmement inquiétant dans "L'inconnu du Nord-Express" d'Hitchcock, dans ce fameux criss-cross du suspense, toujours vivant à l'époque? Il me semblait qu'il était décédé dans les années 50. Et puis le nom Walker étant sans doute plutôt fréquent, j'ai pensé qu'il s'agissait d'un homonyme et paf! apparait à l'écran un jeune type qui a tout de Robert Walker, sauf l'âge bien entendu. Son fils sans doute, ce qu'Imdb m'a confirmé plus tard. Portrait craché presque effrayant.

Dans cet épisode insipide -n'ayons pas peur des mots- quelques autres petits éléments sont à noter comme par exemple la mise en avant des balbutiements de l'informatique, rigolos aujourd'hui par leur archaïsme.

La petite scénette d'introduction de Columbo est assez marrante. Il vient chercher son chien dans une sorte d'école de dressage car son animal fait déprimer les autres chiens.

Ce chien est un autre de ces éléments descriptifs qui à l'instar de la Peugeot brinquebalante ou de l'imperméable rapiécé symbolisent la nullité apparente de Columbo qui lui sert de cheval de Troie pour être sous-estimer par ses adversaires. "Le chien" est tellement mou et inutile que Columbo ne parvient pas à lui trouver un nom ni une autre place que la banquette passager de sa voiture. Une sorte de miroir dans lequel Columbo aime à se regarder flageollant et grotesque pour mieux convaincre sa proie qu'elle n'a rien à craindre de lui. C'est un personnage important de la série qui prend progressivement une part de plus en plus imposante, surtout pour parer le personnage de Columbo d'un aspect comique renversant les valeurs et qui a l'avantage de conforter les spectateurs dans leur position privilégiée, celle de ceux qui savent et à qui on ne l'a fait pas, au contraire des meurtriers.

Si quelqu'un peut m'expliquer ce qui est passé par la tête des traducteurs au moment de choisir ce titre français hors de propos...

Trombi:
Jessica Walter:

Lew Ayres:

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