mardi 16 juin 2009

Scarecrow



alias : L'épouvantail
1973

Cinéaste: Jerry Schatzberg
Comédiens: Gene Hackman - Al Pacino - Richard Lynch - Eileen Brennan




Le premier plan du film est un plan fixe somptueux. D'entrée, Vilmos Zsigmond annonce la couleur, la sienne, sa patte, "je suis là et bien là". Les extérieurs vont être sublimés par le cinémascope. Il y aura alors un contraste saisissant entre la beauté sauvage des paysages naturels et la crudité réaliste des intérieurs. L'école ultra réaliste américaine rue dans les brancards : Hackman parle la bouche pleine, on comprend à peine ses mots, il éructe, il pisse sur le bas-côté de la route. On est loin des road-movies proprets des années 50. Le code Hays, on s'asseoit dessus depuis quelques temps, les personnages débitent du fuck à qui mieux mieux. La ceinture est débouclée, on est en 1973, en cela L'épouvantail appartient parfaitement à son époque.


Il est servi par des comédiens de qualité très supérieure au tout venant. Hackman et Pacino éclaboussent l'écran de leur talent. Leur couple m'a fait penser à celui de Milton et Small de Steinbeck. Les quelques seconds rôles qui trainent essaient d'exister comme Ann Wedgeworth en vieille chatte en rut, qui s'attache facilement, en manque d'affection, pas mal.


Du point de vue scénaristique, on pourrait trouver ici ou là quelques reproches à faire à une histoire qui prend des détours étonnants, un peu raccourcis, pour ne pas dire un peu grossiers et peu crédibles, sortant du réalisme jusque là affiché (la bouderie en prison, la haine sordide de l'ex., le coup de folie de Pacino, etc.)

En somme, L'épouvantail est un film intéressant à plus d'un titre, pour son traitement ancré dans son époque et des comédiens jeunes mais déjà très habiles.

2 commentaires:

  1. Un film fascinant de beauté , de gravité et de réalisme !

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    1. En effet, et de fait, fondamental dans l'évolution d'Hollywood dans les années 70.

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