mercredi 11 mars 2009

Une femme et ses masseurs



Titre original : Anna to onna
alias : Une femme et ses masseurs
1938

Cinéaste : Hiroshi Shimizu
Comédiens : Shinichi Himori - Shin Saburi - Mieko Takamine - Bakudankozo

Vu en dvd




Shimizu revient souvent dans les ouvrages de référence sur le cinéma japonais et ces coffrets Shochiku m'offrent là l'opportunité de découvrir un cinéaste important.

Ce premier film, pris au hasard, me confirme que le bonhomme a un style bien particulier. Il use beaucoup du travelling, le découpe parfois. Il cherche dans ses cadres à trouver des angles forts, englobant les lignes verticales du paysage montagneux, des étroites ruelles du village mais aussi celles des chambres des auberges. Les travellings paraissant comme des contre-points mouvants sur les horizontales, accompagnent et cherchent les personnages. La réalisation propose aussi de longs plans fixes, en scène de théâtre, pour y laisser s'exprimer les comédiens.

J'ai envie de conclure, peut-être hâtivement (c'est mon premier film de Shimizu), que Shimizu accorde une énorme attention à embrasser ses personnages dans une réalisation sereine, attendrie et caressante.

En effet, l'autre point fort du film est la profondeur des relations entre les personnages, quand il ne s'agit pas des scènes de comédie. L'humour qui parsème le film est pour moi un brin ennuyeux, grossier et cruel, en complet décalage avec l'affection dont le film fait preuve à leur égard par ailleurs. Dans les scènes plus graves, le personnage de Michiko jouée par la superbe Mieko Takamine apporte une modernité surprenante.

Son personnage de femme en fuite, la tête sur les épaules, dans une position au féminisme implicite navigue en eaux troubles, dans une situation affective émouvante, indécise, finement décrite. Shimizu offre un joli portrait de femme dans un ensemble par moments proche de la farce. Il m'apparait en maître funambule sur ce premier film.

Maintenant que j'ai fait l'acquisition de ces dvds Shochiku j'apprends que Criterion vient de sortir une édition, bluffante de beauté, comme à son habitude. Alors je dis merde.

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